10 mai 2004:
26 ans déjà que j'écris avec plus ou moins d'assiduité dans un "journal". Pour qui ? Pour quoi ?
Ne sommes nous pas tous faits de la même pâte ?
La page web consacrée à mon père m'a fait réaliser il y a peu que des sentiments, pour intimes qu'ils soient, n'en sont pas moins universels.
Aussi, à la faveur de la mode des 'blogs', et à l'orée de ma nouvelle vie de papa, ce "journal en ligne" va-t-il succéder au précédent.
Pour satisfaire aux règles du genre, j'ai adopté un ordre anachronologique, illustré mes propos de photos et de liens hypertextes lorsque cela était possible, et je me propose aussi de publier les commentaires qui voudront bien me parvenir sur
en précisant l'emplacement où ils devront apparaître.
15 août 2021
Quand tu étais minot, tu écoutais religieusement toutes les chansons que je te soumettais en voiture.
C'est ainsi que nous avons écumé toute la disco de Claude François et Marie Laforêt avec les explications de texte en live, s'il vous plaît !
Je doute cependant que ton sens inné de la musique vienne de là, mais au moins ai-je passé avec toi quelques bons moments à revisiter les morceaux de mon enfance.
Assez vite, ce fut tes chansons qui occupèrent le devant de la scène avec Jean-René ou le Lapin Biscotte.
Que de bons souvenirs encore...
L'étape suivante fut celle de l'autisme avec ton casque sur les oreilles et ta musique perso. On se contentait alors de te convoyer d'un point à l'autre sans interactions possibles.
Cette étape même ne fut pas si longue, à la réflexion, car maintenant, fort d'un stage intensif de conduite accompagnée chez Bouscaren, tu prends désormais le volant à la moindre occasion afin de te préparer à l'examen du permis de conduire.
Bien sûr, cette nouvelle étape sur le chemin de l'autonomie n'est pas des moindres, et au moins nous réconforte-t-elle dans notre rôle originel de "passeurs de savoirs" si malmené ces dernières années. Mais il n'en va pas de ce passage comme de tant d'autres avec une petite dose de nostalgie, et puis on passe à autre chose...
Passer le permis de conduire c'est un peu comme avoir le permis de port d'arme t'ai-je répété à l'envi, et une terreur diffuse accompagne l'idée de te savoir bientôt seul au volant.
9 juillet 2021
Depuis l'origine de ce blog, j'ai connu pas mal de passages à vide lors desquels j'ai bien cru que c'en était fini de ce "journal de bord", et puis toujours, la relecture des pages et années écoulées m'a redonné le courage de poursuivre. Cependant, je ne m'étais jamais interrompu une année entière comme maintenant, c'est dire l'ampleur de la crise que nous avons traversée et dans laquelle nous nous débattons encore.
Bien des lignes ont bougé depuis l'arrivée de ce virus à la fin de 2019. Mais entre toutes, s'il en est une qui m'effraie particulièrement, c'est la vitesse avec laquelle, sous la contrainte légitime du sanitaire, nos libertés si chèrement acquises sont mises à mal et un régime quasi-dictatorial s'installe.
Nos libertés résisteront-elles aussi, à l'avenir, face aux contraintes liées à la crise climatiques qui s'annonce ?
12 juillet 2021
Si la société dans son ensemble a été durement secouée par cette crise, notre famille aussi a été éprouvée, et chacun son tour y est allé de sa petite déprime.
Toi, d'ordinaire si enjoué, si raisonnable et positif, te voilà à ton tour emporté par une vague de pessimisme et de tristesse irrépressible .
Assister impuissant à ce spectacle est une véritable torture et enclenche, bien malgré moi, une boucle de rétroaction aux effets dévastateurs.
Comme en d'autres circonstances dramatiques de nos existences, le recours aux psys nous est vivement conseillé, et comme à l'accoutumée, ceux-ci brillent par leur inefficacité...
De tout ce merdier, il émerge cependant une sacrée bonne nouvelle sous la forme d'une petite maison dans les Cévennes. Ce pied-à-terre au paradis nous enchante tous trois et nous rassemble aussi à une époque où les instants que l'on partage encore en famille deviennent de plus en plus rares.
Outre les balades sans limite qui s'ouvrent à nous au pas de notre porte, l'omniprésence de la nature et la voie lactée visible en se penchant par la fenêtre ont de quoi rasséréner le plus déprimé des citadins...
On ne s'en prive pas !
Ainsi donc, l'année 2020 et la crise du Covid auront été, décidémment, des événements capitaux dans nos existences.
Le genre d'événements qu'on racontera plus tard à nos petits-enfants autour du feu avec des trémolos dans la voix :
-Pendant la crise du covid, on ne pouvait plus quitter la maison, pas plus d'une heure par jour dans un rayon maximum de un kilomètre.
Alors bien sûr, tu penses bien, ton grand-père bravait les interdits pour aller faire du vélo, mais gare à celui qui se faisait arrêter !
Et lorsqu'on a pu enfin sortir, tout le monde était masqué, dans la rue, au ciné, au travail, même dans les salles de classe !
C'est à cette époque aussi que le télétravail a vraiment pris son essort avec "Ma classe à la maison". Je faisais alors cours à la moitié des élèves en "présentiel" et je me filmais pour que l'autre moitié de la classe puisse assister à la session de chez eux, en "distanciel".
Bien sûr, malgré les vœux pieux du gouvernement, bon nombre d'élèves ont été laissés sur le bord du chemin lors de ces sombres années.