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Dad's blog
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10 mai 2004: 26 ans déjà que j'écris avec plus ou moins d'assiduité dans un "journal". Pour qui ? Pour quoi ?
Ne sommes nous pas tous faits de la même pâte ?
La page web consacrée à mon père m'a fait réaliser il y a peu que des sentiments, pour intimes qu'ils soient, n'en sont pas moins universels.
Aussi, à la faveur de la mode des 'blogs', et à l'orée de ma nouvelle vie de papa, ce "journal en ligne" va-t-il succéder au précédent.

Pour satisfaire aux règles du genre, j'ai adopté un ordre anachronologique, illustré mes propos de photos et de liens hypertextes lorsque cela était possible, et je me propose aussi de publier les commentaires qui voudront bien me parvenir sur  en précisant l'emplacement où ils devront apparaître.

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Lozère à vélo
30 juillet 2020
Combien de fois, pendant le confinement, n'ai-je pas rêvé de ces moments là.
Désormais nous y sommes...
Et déjà demain nous évoquerons ces instants délicieux en caressant nos smartphones à la recherche du temps perdu.
En écrivant ces lignes ce matin , au bord du Tarn, j'ai l'impression de mieux cerner mon attachement aux rivières, allégories vivantes de nos vies et du temps qui s'écoulent.
Ainsi donc, notre road-trip à vélo en famille et entre amis touchera bientôt à sa fin.
Nous avons encore les yeux éblouis des paysages somptueux des gorges du Tarn, de l'immensité silencieuse de Lozère, des chemins délicieux d'Ardèche...
Et que dire des nuits passées tous les trois sous la tente ? Notre "nid du Marsupilami" si douillet...
Car au delà de passer de si agréables moments ensemble, il y a aussi la satisfaction et l'espoir de donner aux enfants des repères qu'on espère solides à travers le goût de l'effort physique, le simple bonheur d'être dans la nature loin des foules lénifiantes ou de se régaler d'un joli ciel nocturne.

15 juillet 2020 Bivouac sur le Tarn
Le confinement, aussi légitime soit-il, a vraiment quelque chose d'effrayant dans la célérité avec laquelle on a pu passer du train-train quotidien à la privation quasi-totale de liberté de mouvement.
Les dictatures s'installent-elles aussi rapidement ?
Une chose est sûre, c'est que depuis la levée des restrictions, je suis pris d'une frénésie quasi-pathologique de nature, de rencontres et d'activités sportives qui n'est pas sans susciter quelques frictions avec la famille. Il est vrai que nous n'avons pas tous vécu l'enfermement avec la même violence.
C'est ainsi que depuis début juillet, on a enchaîné un stage de catamaran, une descente des gorges du Tarn en kayak-bivouac, trois jours sur l'Hérault pour rallier les Cévennes à la mer et enfin 2 semaines fantastiques de rando à vélo entre l'Aveyron, les gorges du Tarn, la Lozère et l'Ardèche.
Quand la vie reprendra-t-elle un semblant de normalité ?

10 juin 2020 Covid 19
Ouf !..
La vague est derrière nous...
Le confinement et ses affres aussi.
Par ailleurs, la seconde vague tant redoutée n'est pas (encore ?) survenue.
Un semblant de normalité s'installe dans la société jour après jour : Les terrasses des cafés et restaus se remplissent à nouveau, les voitures circulent, dans les rues on croise des gens.
Mais à y regarder de plus près, cette normalité n'est qu'apparente.
Au restau on ne mange qu'en terrasse, les tables sont séparées d'un bon mètre ou isolées par des plaques de plexiglas.
Les "gestes barrières" restent d'actualité : point d'embrassades ou de poignée de main, masque facial de rigueur dans les transports en commun et autres lieux confinés.
L'économie du pays, après deux mois au point mort est exsangue et beaucoup de secteurs d'activité ne redémarrent pas encore : les avions sont ainsi toujours cloués au sol, mais faut-il s'en inquiéter ?
Ne s'agit-il pas là d'un effet positif de cette crise inédite, tout comme l'importance donnée soudain à la bicyclette, outil inattendu de la "distanciation sociale".
On espère tous que ce monde d'après sera plus vertueux que celui d'avant, plus responsable, plus sage, plus écolo.
Mais nous voilà déjà confrontés au dilemme cornélien : relancer l'économie ou préserver l'environnement.
Et dans nos vies ? Si certains autour de moi ont vécu les semaines de confinement avec délectation, je pense pour ma part y avoir laissé un peu de ma santé mentale car depuis, mon humeur fait les montagnes russes et je ne retrouve une véritable insouciance qu'en escalade ou en rando, à pied ou à vélo.
Aussi, je suis entraîné dans une surenchère perpétuelle d'activités physiques jusqu'à en tomber de fatigue. Et un mal fou à rester seul à la maison, comme tout de suite à taper ces lignes griffonnées il y a plusieurs semaines.
Et toujours ce sentiment désagréable qu'on m'a volé deux mois de ma vie...

Deux mois ! Putain, deux mois que j'ai l'impression de vivre sous cloche.
Comme pour les prisonniers j'imagine, ces deux mois, au jour le jour, ont été interminables, à répéter sans cesse les mêmes activités souvent complètement stériles afin de tromper l'ennui et les interdits.
Mais dans le même temps, quand je pense au jour du confinement il y a 8 semaines, cela me semble hier. La vie est passée, monotone, inquiétante et sans saveur.
Et pourtant, j'ai la chance d'avoir à mes côtés mes deux amours... Je m'en veux de constater que cela ne me suffit pas, qu'il me faut aussi la nature, les amis, l'espoir. Je me découvre, en fait, étonnamment humain.
Demain, le 11 mai marque le début du déconfinement.
J'attends cette date comme une véritable sortie de prison mais avec dans le même temps la crainte évoquée dans tous les médias d'une "deuxième vague épidémique" et le spectre affreux d'un possible reconfinement.
Le pire n'est jamais certain...

Prison
Jour après jour, l'épidémie progresse à un rythme effréné avec un bilan macabre qui s'alourdit chaque soir.
Impossible d'écouter la radio sans que le mot coronavirus, covid19 ou épidémie ne tombe dans les 10 secondes.
J'aimerais tant pouvoir cliquer sur 2021, là, en haut de cette page pour passer à la suite, que ce cauchemar ne soit déjà qu'un souvenir.
Mais il nous faut affronter le quotidien avec, en tout cas pour moi, l'impression étrange d'être à la maison en prison.
Dans un souci constant de prendre du recul sur les événements, je t'explique avec retenue :
Tu verras, fils, on sortira plus forts de cette épreuve.
Et en effet, je te découvre d'une exemplarité, d'un civisme qui forcent mon admiration tandis qu'en ce qui me concerne, cette épreuve ne fait que révéler des faiblesses, des failles que je soupçonnais et qui s'avèrent être des goufres...
Maman et toi respectez scrupuleusement les consignes de confinement quand papa se sauve à la moindre occasion, pour aller jeter le verre au container, faire les courses, aller rendre visite à mamie -même quand elle n'est pas chez elle.
Et puis, après quelques semaines à me balader en ville masqué dans une ambiance de fin du monde à la "I'm legend", je décide finalement de braver les interdits en me levant à 6h30 pour aller à la plage à vélo. Cette petite balade à bicyclette prend des allures d'expédition ultime... mais ça me fait un bien fou de revoir un peu de verdure, de nature et de transpirer enfin...

Premières nuits de confinement.
Nuits blanches à retourner dans ma tête : si on attrappe le virus, il faudra l'envoyer chez mamie. Mais si mamie est infectée à son tour, il restera chez ma sœur. Et si...
J'ai déjà connu en juillet 2016 ce sentiment affreux de se réveiller d'un cauchemar pour réaliser que c'est la réalité qui est le cauchemar.
Toutes les certitudes de notre monde semblent soudain si fragiles, nos valeurs sacrées de liberté, notre toute puissance sur les éléments, notre domination du monde.
Jamais l'expression "colosse aux pieds d'argile" ne m'a semblée si juste.

Confinement
Par où commencer ?
Par le début : un virus inconnu fait son apparition en Chine en décembre dernier...
Par la fin, par aujourd'hui : la moitié de l'humanité est confinée afin de limiter l'ampleur de la pandémie de coronavirus.
Entre les deux, une progression inexorable en Chine qui mène en février à la mise sous quarantaine d'une région entière avec ses 15 millions d'habitants.
Ils sont barjes ces Chinois ! Cela nous semblait alors totalement surréaliste...
Et puis, de proche en proche, de pays en pays, l'épidémie se propage jusqu'à nos portes. Les premiers cas apparaissent en mars et les choses s'enchaînent ensuite avec une implacable logique :
Interdiction des rassemblements de plus de 3000 personnes, puis de 1000 personnes, de 100, fermeture de tous les établissements scolaires du pays, des restaurants, lieux de culte.
On se disait alors encore avec mon pote Pascal : Eh, quoi qu'il arrive, on pourra toujours prendre une corde et aller grimper !..
Et puis la machine s'emballe : Interdiction de circuler puis enfin, à partir du mardi 17 mars à midi, confinement total de la population !
Dès lors, interdiction de sortir sans son attestation dûment remplie et signée, et uniquement dans des cas d'exception.
Le 17 au petit matin, je pars escalader le Pic St-Loup ... Retour à la maison à midi pétante avec le un goût bizarre en bouche. Le goût de la liberté qui s'efface...
J'ai l'impression d'écrire ces lignes comme un mauvais roman de sciences-fiction :

22 février 2020 JVB 2020
19ème concours du jeune bassoniste à Aix-en-Provence.
Je repense à ces journées magiques, à notre émotion lors de ta superbe prestation, à l'explosion de joie lors de l'annonce de ton premier prix comme à un mirage fabuleux qui traversa nos vies d'avant.
On évoquait déjà alors, sans trop y croire, l'épidémie de Coronavirus qui sévissait en Chine et risquait de se propager au reste du monde.
Pas une seule seconde nous ne nous doutions à quelle point cette épidémie allait changer le cours de nos vies et la face du monde...

Journal 80
1er janvier 2020
Formatés que nous sommes par le système décimal, nous attribuons toujours plus de sens au passage des dizaines qu'à celui des unités.
Ainsi donc, le réveillon cette année est-il plus solennel qu'à l'accoutumée.
Toujours les délicieuses Cévennes et une dizaine d'amis au programme de ce 31 décembre 2019.
Pour l'occasion, j'ai retrouvé la trace du réveillon 1979 dans ce que j'appelais alors très pompeusement, mon "journal".
Quatre décennies se sont déjà écoulées, emportant avec elles nos existences cabossées et leurs vicissitudes.
Perdu dans mes pensées, je parviens in extremis à m'éclipser discrètement avec mon télescope sous le bras avant la cérémonie des bisous. C'est ainsi l'œil rivé sur la nébuleuse d'Orion que j'accueille la nouvelle année.
Quatre décennies... Où en serons-nous dans seulement 10 ans ?

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